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Samedi après-midi 27 janvier 2018, une belle éclaircie du temps, inespérée, a permis à de nombreux Lançonnais qui s’étaient donné rendez-vous place du Champ de Mars pour une sortie à l’Abbaye de Saint Pierre des Canons, commune d’Aurons. Un déplacement en covoiturage a permis de conduire cette trentaine de visiteurs en ces lieux privilégiés. Reçus fort chaleureusement par Sœur Anne-Marie, notre guide, l’après-midi nous paraîtra très courte. Elle nous permettra de découvrir l’évolution et l’occupation de ces lieux et ses différentes étapes au travers de presque un millénaire. Tout d’abord, le visiteur arrivant à St Pierre des Canons s’attarde volontiers à contempler le panorama grandiose et à goûter le charme apaisant de ce site. Plusieurs générations de moines, d’ermites, d’étudiants, de pèlerins, de prisonniers seront accueillis à Saint Pierre.
Première époque bénédictine : C’est en 1118 que s’établit à St Pierre un prieuré de moines bénédictins, dépendant de l’abbaye de St André, situé à Villeneuve-les-Avignon, vivant suivant la règle de St Benoit « ora et labora » « prie et travaille« . Ils s’y resteront trois siècles.
Période franciscaine : C’est au départ de ces ermites, en 1458, que le chapitre d’Aix-en-Provence confie la chapelle à plusieurs frères de St François, venus de Marseille qui cherchaient un lieu de silence et de prière. L’établissement connait alors une longue période de prospérité et de rayonnement spirituel : le couvent s’ouvre aux étudiants pauvres et prête son concours aux paroisses environnantes. En 1630, l’un des religieux meurt en secourant à Salon de Provence les victimes de la peste. En 1793, la révolution disperse les religieux. En 1802, la famille De Cordoue, devenue propriétaire tente d’y créer un pensionnat. En 1849, Mlle De Cordoue souhaite rendre la maison à sa destination primitive. Dominicains et Chartreux étudient le projet et s’installent jusqu’en 1876. C’est à cette date que la propriétaire fait don du monastère à l’archevêché d’Aix-en-Provence.
Deuxième période bénédictine : Des moines de la Pierre qui vire , monastère bénédictin dans le Morvan, viennent s’installer à St Pierre pour une brève période de 1886 à 1888, qui sera l’occasion d’un grand rayonnement spirituel.
Les Salésiens : Les bâtiments abandonnés retrouvent rapidement vie grâce aux Salésiens de Dom Bosco qui y établissent leur noviciat, leurs scolasticat, complétés par un orphelinat agricole. Cette nouvelle période de prospérité est brutalement interrompue par la loi de 1901. Maîtres et élèves sont expulsés en 1903 et leurs biens vendus aux enchères.
Le pillage du monastère : Les bâtiments laissés à l’abandon connaissent alors la période la plus dramatique de leur histoire : pillage, profanation de la chapelle, mutilation des statues… En 1925, une descendante de la famille De Cordoue rachète l’édifice et s’efforce de le faire renaître de ses ruines.
Retour à la vocation première : Il faut attendre 1966 pour que de nouveaux propriétaires, aidés par le Prix des Chefs d’œuvres en Péril, tentent à nouveau la restauration de l’abbaye, aidés de laïcs qui réussiront à rénover l »ensemble en trois ans de labeur acharné. Aujourd’hui, des hommes en quête de réflexion ou de prière trouvent à St Pierre des Canons un lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix. Ce déroulement de l’histoire nous a été communiqué par l’Abbaye de Saint Pierre des Canons : nous les remercions chaleureusement.