Les sites archéologiques

L’oppidum des Escalèdes 

L’oppidum des Escalèdes constitue plutôt un habitat perché qu’un véritable camp retranché. Il occupe une barre rocheuse de direction Est-Ouest dont le flanc nord plus abrupt a été peu occupé. Les principales traces d’occupation sont visibles sur le flanc sud, assez abrité du mistral, et dominent un grand vallon, propice à la culture. Deux puits encore existants étaient peut-être déjà utilisés. Les vestiges de surface, essentiellement des tessons de poterie, attestent une durée d’occupation importante : du second âge du fer à la période médiévale avec une interruption après la conquête romaine (-120 av. J.-C.) et une réoccupation importante au cours des IVe-Ve siècles de notre ère et durant le haut Moyen Âge.

Coudounèu 

« Le site de Coudounèu est une ferme-grenier de la fin du Ve av. J.-C.  Installée sur un éperon rocheux exigu du rebord sud de la chaîne de La Fare, elle domine la plaine de l’Arc et l’étang de Berre.
Comme très souvent à l’époque gauloise, le site est protégé par une enceinte en pierre. L’accès est rejeté vers le flanc abrupt du vallon occidental et défendu par une porte fortifiée, surmontée d’une plate-forme en bois. À l’intérieur, deux bâtiments allongés sont constitués de plusieurs pièces mitoyennes en enfilade qui comportaient un étage. Une étroite ruelle sépare les deux îlots. Les murs sont construits sur une structure de pierres surmontées de briques crues. Un escalier taillé dans le rocher donnait accès aux parties hautes de l’éperon qui était occupé par d’autres pièces dont il ne reste que la trace taillée dans le rocher. La destruction brutale par un incendie (début IVe s. av. J.C.), suivie de l’abandon définitif des lieux, a permis la conservation exceptionnelle des vestiges. Toutes les pièces ont livré un grand nombre de récipients de stockage, de vaisselle et de graines carbonisées.
Cet établissement faisait donc office de magasin de stockage. Les habitations devaient être situées soit sur la partie haute du rocher, soit dans les environs immédiats du site ». 

NB : On peut rappeler que la plus vieille gousse d’ail cultivée de France a été découverte sur ce site lors des fouilles archéologiques de 1991. A l’occasion de l’ouverture mensuelle de la Maison des Arts et Traditions, vous avez la possibilité de visiter les salles archéologiques où sont entreposées ces différentes pièces. A voir.

L’oppidum de Constantine 

« L’oppidum situé sur la propriété de Calissanne,  se trouve à environ 3 km de Coudounèu et domine également l’étang de Berre. Occupé depuis la fin du IIe s. jusque vers 20/10 av. J.-C., il occupe un plateau de 6 ha de superficie. Abandonnée à l’époque romaine, l’agglomération connaît un renouveau durant l’Antiquité tardive (Ve-Vle s.).
De l’époque gauloise, on peut admirer le rempart, l’un des mieux conservés de Provence, qui présente son plus grand développement (240 m) sur le côté nord du plateau où alternent courtines et tours arrondies.
Contre cette enceinte, plusieurs pièces sont visibles, dont l’une a fourni un chapiteau ionique de facture indigène. Les recherches actuelles sur le secteur du sanctuaire ont permis de mettre au jour un enclos monumental semi-circulaire (temenos), construit au 1er s. av. J.-C., entourant un aven central et un aven latéral ayant servi de fosses à offrandes. Au sud, l’existence d’autres monuments est pressentie.

Aux Ve-VIe s., le plateau est entièrement réoccupé, le rempart est restauré. Deux portes charretières donnent accès à l’agglomération : l’une au sud qui débouche sur une voie traversant la nécropole tardo- antique, l’autre au nord-est. Une église est construite sur le point culminant. Les monuments antiques sont démantelés et un quartier d’habitations est édifié sur leurs ruines. ».

(d’après Florence Verdin archéologue du CNRS et de l’institut Ausonius.)