L’époque romaine

Après une période troublée qui vit les légions romaines s’affronter aux Barbares et aux Teutons venus des contrées septentrionales , la paix romaine s’installe durablement en Provence jusqu’au Ve siècle.

Les principaux vestiges romains de Lançon datent du premier siècle de notre ère et son  territoire est traversé par la voie Aurélienne, au bord de laquelle subsiste une pierre milliaire classée monument historique.
La commune ne paraît pas avoir été le site d’une agglomération urbaine ; ce fut plutôt un territoire découpé en grands domaines et de nombreuses villas sont édifiées dans les campagnes.
On connaît la villa de Calissanne, ce grand domaine situé au bas de l’oppidum de Constantine et qui a perduré jusqu’à nos jours, de même le site de la Générale semble assez important. D’autres établissements de moindres dimensions ont été identifiés, près du hameau de Pomier (présence de tessons et de fragments de céramiques sigillées autour de la chapelle), derrière l’habitat des Escalèdes, à Coste-Longue et dans la faisanderie située sur la D19. Quant à Pomier, ce lieu doit sans doute son nom à Pomona, déesse des vergers.

Entre autres restes archéologiques de date incertaine, signalons une pierre encastrée dans le mur de l’ancien presbytère de la chapelle St-Symphorien de Pomier, construction du XVIIIe s. recouvrant un temple païen dont il reste quelques traces à l’intérieur de l’habitation actuelle. Cette pierre porte une inscription qu’on a interprétée comme une invocation aux Parques, divinités gréco-romaines liées à la vie et à la mort (voir le chapitre « Les écarts »). Devant la chapelle subsiste le socle d’une croix, disparue de nos jours, dont la taille permet de penser qu’il appartenait à un édifice romain important.

D’autres richesses antiques ont disparu, deux d’entre elles n’ayant laissé d’autre signe de leur existence que le récit de leur découverte dans le Mercure de France (peu avant 1789) : le « trésor de Lançon » (des pièces de monnaie) et des fragments de sculpture, « membres brisés, traces d’une hécatombe des dieux ».