Calissanne

Calissanne (RD10)

C’est la plus grande propriété du terroir de Lançon, ses terres s’étendent à perte de vue. Son nom proviendrait de son premier propriétaire romain, Calicius. Elle s’étend des collines du Jas du Baïle, au-dessus des vestiges de l’oppidum de Constantine, jusqu’aux rives de la Durançole depuis sa source jusqu’à son embouchure dans l’étang de Berre, près des ruines du moulin de Merveille.

 

Elle appartient aujourd’hui à M. Philippe Kessler. La construction du château fut entreprise vers 1660 par Pierre Leydet, conseiller au Parlement et Président aux enquêtes, ou par son successeur, François Leydet, conseiller au Parlement en 1669.

Le domaine prit une ampleur considérable autour de 1880 grâce au dynamisme du propriétaire Charles Auguste Vermynck dont le monogramme C.A.V orne le campanile. De multiples bâtiments agricoles furent édifiés autour de ce campanile, à l’ouest de la construction primitive, autour d’une immense cour plantée de platanes et ornée d’un bassin fontaine. Cette cour fermée par des grilles tendait à recréer l’atmosphère d’une villa gallo-romaine avec toutes ses activités ; le domaine employait en effet plusieurs centaines de personnes.

La chapelle de Calissanne, ancien prieuré, appartient aux Templiers qui possédaient un établissement à Berre. Après la dissolution de cet ordre par Philippe le Bel en 1312, elle fut attribuée aux Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem. C’est dans ce sanctuaire que fut déposée la tunique ou chemise de la Sainte Vierge, rapportée de Jérusalem, selon la tradition, par un chevalier de Rhodes. L’édifice étant tombé en ruine, on transporta cette relique dans une maison séculière. Elle en fut retirée en 1469 et portée par Isnard de Grasse, représentant l’Archevêque d’Arles, dans l’église paroissiale de Berre. Le gardien de la chapelle protesta vigoureusement.

L’intérieur a été récemment remeublé par son propriétaire. Nous retrouvons aujourd’hui la distribution primitive : au-dessus des caves, le rez-de-chaussée avec les cuisines et les resserres. Un grand escalier, précédé d’un vestibule et décoré d’une rampe à balustre, dessert les deux étages. Un grand salon se développe derrière les trois fenêtres centrales. Seul le magnifique salon à la française décoré de peintures est encore en place. Les autres pièces ont toutes été transformées au gré des époques ; seule leur ampleur témoigne d’un passé qui dut être fastueux. (D’après Les bastides de Provence.- Nerte Fustier-Dautier)

Le domaine de Calissanne possède des carrières dont certaines remontent à l’antiquité.

C’est de ce site qu’on a extrait les pierres récifales utilisées pour la construction du Palais Longchamp, du Palais du Pharo et d’une grosse partie de Notre-Dame de la Garde à Marseille, ainsi que de nombreuses fontaines à Aix. D’ailleurs, la basilique a récemment été restaurée grâce à des pierres tirées de cette carrière.

Une tradition orale prétend que les amandes produites sur les terres de Calissanne ont donné leur nom aux calissons, célèbre confiserie aixoise.

Calissanne est aujourd’hui un domaine agricole réputé pour ses vins et son huile d’olive.

À côté de ce complexe, le château du XVIIe semble de bien petites dimensions. Il ne  manque pourtant pas d’allure malgré les transformations qu’il a lui-même subies à la même époque. Ses proportions sont celles d’une grande bastide, presque carrée, trapue, à trois niveaux dont un en attique, couverte d’un toit à quatre pentes.

Deux tourelles d’angle, couronnées de coupoles en pierre et percées de canonnières, évoquent encore une fonction défensive.

La porte monumentale est ornée d’atlantes soutenant le fronton décoré des armes des Leydet. Le thème des atlantes était un décor fréquemment utilisé dans les jardins italiens du XVIe siècle et il fut très employé dans les hôtels particuliers d’Aix au XVIIe où il fut remis à la mode par Pierre Puget. On le trouve rarement dans le répertoire rural.