♦ Les hôtels du roulage
Au début du siècle, Lançon comptait deux hôtels du roulage : l’hôtel Marius Alexis, aujourd’hui reconverti en médiathèque, et l’hôtel Augustin Baret.
Sur la route d’Avignon à Marseille, ces relais offraient aux voyageurs le gîte et le couvert à toute heure du jour et de la nuit. Ils se trouvaient, bien sûr, le long de la route (actuel Boulevard Victor Hugo) qui, traversant le village, reliait les deux grands centres commerciaux de la région.
Ces relais disposaient de chevaux que l’on utilisait en renfort pour tracter les diligences le long des pentes les plus rudes. Ces hôtels ont fonctionné jusqu’en 1933 (Augustin Baret) et 1938 (Marius Alexis).
Le Boulevard Victor Hugo ne donne aujourd’hui qu’une pâle image de l’animation qui régnait alors sur ce grand axe de charroi.
♦ La tour du télégraphe Chappe
La construction de forme carrée que l’on aperçoit sur un escarpement rocheux, à l’écart du col du Télégraphe, à droite de la RD113 en direction de Marseille, est le vestige de ce que fut, il y a plus d’un siècle et demi, la tour du télégraphe Chappe.
Cette tour a été réhabilitée en 2000. Elle faisait partie d’un réseau d’une centaine de constructions semblables, grâce auxquelles un message codé pouvait être transmis de Paris à Toulon en une vingtaine de minutes.
Chacune d’entre elles était équipée d’un grand mât vertical portant des pièces articulées mobiles, au moyen desquelles les signes du registre Chappe étaient reproduits de station en station.
Ainsi, la tour de Lançon reproduisait les signaux émis par celle de Salon (en amont) et les transmettait à celle de Vitrolles (en aval) et vice-versa.
Elle a cessé de fonctionner en 1832 et ce système de communication a été abandonné en 1844.
(pour de plus amples renseignements voir les bulletins d’histoire locale n° 30 et 42)
♦ Le pigeonnier de la Goiranne
Il fait partie du domaine agricole qui se trouve immédiatement après le canal EDF et le canal de Craponne.
Il a été construit au XVIIIe siècle. C’est le type même des édifices « fonctionnels » existant à cette époque non loin des grandes maisons de maître.
En Provence, comme dans bien d’autres régions de France, le pigeonnier est un élément important de l’architecture rurale dispersée.
À Lançon, on en compte un certain nombre. Nous ne citerons que les plus typiques : La Goiranne, Grand Pomier, Petit Pomier, Le Mazet, Sibourg, Bonsoy, Paraloup, Calissanne.
Le pigeonnier de la Goiranne a été acquis et réhabilité par la municipalité en 2005.
♦ Le moulin à farine
Il fut créé par Adam de Craponne, ingénieur du Roi, né à Salon en 1526. Des accords conclus le 4 mai 1559 entre la communauté de Lançon et le sieur de Craponne stipulent que ce dernier construira à ses frais dans le délai d’un an, un moulin actionné par l’eau de la Durance, amenée jusqu’à Lançon par le canal qu’il aura la charge d’entretenir.
Ce moulin sera capable de moudre « vingt charges de blé chaque jour et tous les jours ». Les propriétaires de Lançon auront le droit de prendre toute l’eau du moulin deux jours pleins par semaine pour leurs besoins d’arrosage.
Dès 1562, Adam de Craponne vend à des particuliers les deux tiers du moulin et en1564, le tiers restant. Les difficultés matérielles n’épargnent pas Adam de Craponne et, en 1579, la communauté de Lançon se porte acquéreur de la moitié du Moulin ; mais, au début du XVIIe s. le moulin retombe dans les mains de riches particuliers : la duchesse de Mercoeur (1603), le duc de Vendôme (1625).
Ces propriétaires successifs, tout comme les suivants d’ailleurs au XIX siècle (Monsieur de Galliffet acquiert le moulin vers 1830) contesteront aux habitants de Lançon le droit d’utiliser l’eau aux fins d’arrosage.
D’interminables batailles juridiques engagées par la communauté et les particuliers de Lançon, aboutiront en 1932 au rétablissement des droits à l’arrosage et à la mouture revendiqués par les usagers de Lançon.
De nos jours, subsiste une maison à usage d’habitation, seul vestige de l’infrastructure de l’ouvrage édifié par Adam de Craponne en 1559.
Pour se rendre sur le site du moulin à farine dit « le vieux moulin », prendre la route entre le stade et le canal, puis tourner à gauche.